Recyclage secouriste pour les signaleurs de l'Ofrass

                                      Compétences

---

Les gestes qui sauvent

---

Par
Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret

Curieusement, le législateur n'impose pas de compétence secouriste au signaleur. Pourtant, ce dernier est amené à concourir directement dans l'encadrement de manifestations à risques. Certes, les organisateurs mettent en place une couverture sanitaire sur ces évènements : De quelques secouristes associatifs sur des courses modestes, à des structures médicalisées sur les compétitions d'envergure. A priori donc, le signaleur n'aura pas à s'occuper de blessé sur son poste.

Pour autant, faut-il rappeler que certaines manifestations de petite taille ne sont pas soumises à une obligation de dispositif de premiers secours véhiculés (cas de courses cyclistes situées à moins de cinq kilomètres d'un hôpital). Sur de grands dispositifs, les postes de secours sont généralement bien répartis sur le parcours. Néanmoins, le signaleur peut être témoin direct d'un incident à son poste. Sur certaines missions, les premiers secours du dispositif peuvent être éloignés : C'est ainsi le cas sur certaines compétitions en ligne. Enfin, n'oublions pas que l'activité-même de signaleur est une activité à risque : La victime peut donc être un coéquipier. L'Ofrass a eu à vivre le malaise cardiaque d'un de ses adhérents en mission il y a quelques mois. Pourtant rien n'aurait laissé présager un malaise d'une telle gravité chez un signaleur jeune. Comme quoi, il faut être toujours prêt.

Conscient de cette nécessité, Marc-Emmanuel Gérard (à droite sur la photo 2 ci-dessus) avait organisé, quelques semaines avant sa brutale disparition, un partenariat avec la Croix-Rouge française, unité locale de Paris 16, afin que les signaleurs de l'Ofrass bénéficient d'un recyclage PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1). La Croix-Rouge associe à ce stage une initiation à la réduction des risques qui vise à réduire la vulnérabilité des personnes face aux risques collectifs.

Le 8 mars 2014, une première promotion de douze signaleurs de l'Ofrass a donc suivi cette formation au local de la CRF75016 (Photo 1, en haut).

Qu'il s'agisse de primo-accédant ou de secouriste formé il y a déjà quelques années, cette séance s'est révélée bien utile pour tous. Basée essentiellement sur de la pratique plus que de la théorie, cette formation permet au stagiaire de prendre en compte des attitudes et des comportements efficaces : Protéger, alerter et secourir.

Inutile de dire que ces initiations ne sont que des bases. Elles n'ont pas vocation à vous transformer subitement, ni en secouriste chevronné ni en médecin de Samu. Simplement en citoyen apte à faire face à une situation d'urgence pour alerter correctement et attendre les secours publics, ou les secours du dispositif, dans de bonnes conditions pour la victime.

Pour mémoire, sans doute est-il utile de rappeler que le signaleur n'a pas vocation à se substituer aux équipes de premiers secours. Mais, déjà, donner une bonne alerte est un point important : Le véhicule de premiers secours adaptera sa vitesse d'intervention en fonction de votre première évaluation. Inutile donc de leur faire prendre un risque sur le parcours de la compétition pour de la petite bobologie où le premier soin peut attendre quelques minutes. Pour les cas les plus graves, cette formation permet de réaliser quelques gestes de survies : position latérale de sécurité, compression d'une hémorragie, désobstruction des voies aériennes supérieures, bouche-à-bouche, massage cardiaque et utilisation d'un défibrillateur automatique.

Vous l'aurez compris, cette formation continue dans le cadre de notre activité de signaleur présente un autre intérêt : Elle permettra peut-être aux bénéficiaires de cette première promotion, de sauver une personne qui leur est proche.

Car, il est sans doute bon de rappeler que, contrairement aux idées reçues, dans 80% des cas, les citoyens formés au secourisme auront à appliquer leur compétence, non pas auprès d'un inconnu sur la voie publique, mais auprès d'un proche dans le cadre de la vie privée (famille, ami, camarade de sport, pote de cité, collègue de boulot,...).

Une formation que nous ne pouvons donc que vous recommander.

Quant à l'Ofrass, une deuxième vague de signaleurs devrait suivre cette initiation prochainement.

L'Ofrass tient à remercier la Croix-Rouge française de Paris 16 pour ce partenariat efficace.

Pour en savoir plus sur la formation PSC1 dispensée par la Croix-Rouge française, cliquez ici

Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret
© 27 juillet 2014 - OFRASS

Vous aussi vous souhaitez partager vos expériences ? Adressez-nos votre article par mail, accompagné d'un schéma et de quelques photos à :

ofrass322@sfr.fr