Ofrass : Mon premier Paris-Colmar
Une épreuve mythique
Par
Julien Périllier
Je dois bien le reconnaître : J'ai longtemps hésité avant de répondre présent pour cette épreuve, considérée par tous les signaleurs de l'Ofrass comme la mission la plus technique et la plus éprouvante physiquement. Encouragé par Jean-Emmanuel qui m'avait proposé d'être son copilote, j'ai finalement décidé d'y participer. D'autant que mon employeur avait accepté mes jours de congés, posés spécialement afin de me rendre disponible pour cette compétition internationale.
Une expérience inoubliable
Bien que je sois équipier actif de l'Ofrass depuis plus de deux ans (Photo 1 ci-dessus : l'auteur) et que j'ai ainsi pu acquérir de l'expérience, cette mission m'a permis de découvrir de nouvelles compétences. Car le Paris-Colmar est un condensé de toutes les techniques du signaleur. Sur cette course en ligne en étapes, qui a réunit 14 véhicules d'escorte et 32 signaleurs, le signaleur doit escorter les compétiteurs, protéger les carrefours, vérifier les fléchages, se coordonner avec les autres équipages et surtout savoir anticiper et prendre des initiatives tout en référant au directeur de la Sécurité.
Le road-book, où tout le parcours est minutieusement répertorié, fut pour moi une découverte qu'il m'a fallu apprendre à gérer très rapidement sous l'impulsion de mon pilote, très exigent (Photo 2 ci-dessous). Il faut savoir s'adapter, et vite de surcroît.
Mais le plus éprouvant est sans doute la fatigue, en particulier les 48 premières heures. En effet, partis le mercredi à 19h00 de Neuilly-sur-Marne (93), nous n'avons pu avoir une vraie (et courte) nuit de sommeil en chambre d'hôtel que le vendredi soir à Épinal (88). Lors de ces deux premiers jours, on ne se repose donc que quelques heures de-ci de-là, dans un véhicules rempli de matériel, sans vraiment pouvoir récupérer : L’excitation de cette première, l'adrénaline, la recherche de la perfection et surtout l'envie de ne pas décevoir un encadrement qui nous fait confiance sont autant de facteurs qui rendent difficiles un sommeil réparateur.
Heureusement, sur cette course où l'on peut compter 50 kilomètres d'écart entre le premier et le dernier concurrent, l'Ofrass est épaulé par une escorte motocycliste policière. Ainsi, en journée, une dizaine de motards nous apporte son soutien et peut nous renforcer sur les points les plus dangereux.
Mais le parcours, préparé par notre regretté président Marc-Emmanuel Gérard, s'est révélé particulièrement agréable. Car, contrairement à ce que j'imaginais, 80% du tracé se déroule sur de petites routes. Les paysages traversés sont sublimes, d'autant que nous avons eu de la chance avec une météo ensoleillée. Caniculaire lors de l'arrivée à Colmar (Photo 3 ci-dessous).
Mes premières vidéos
Mon pilote, Jean-Emmanuel, avait aussi pour mission de réaliser des prises de vues vidéo de cette épreuve sportive. C'est donc bien volontiers que j'ai accepté de m'improviser cadreur pour l'épauler dans cette démarche. Pas évident d'apprivoiser une caméra professionnelle, mais ce fut une expérience intéressante. Et j'avoue que j'ai été assez fier de voir certaines de mes prises de vues retenues au montage.
Au delà de l'activité habituelle de signaleur, Paris-Colmar c'est surtout une ambiance particulière. L'occasion de découvrir ses coéquipiers sous un jour nouveau 96 heures durant.
Je ne sais pas si je participerais à l'épreuve l'année prochaine. Mais je ne regrette pas d'y avoir contribué au moins une fois dans ma vie.
C'est vraiment une expérience inoubliable et je remercie Marie de m'avoir permis d'y participer pour cette édition 2014.
Julien Périllier
© 21 juillet 2014 - OFRASS
NDLR : Le film « Le Paris-Colmar 2014 de l'OFRASS » sera disponible en septembre sur ce blog.